Entre Seine et Sénégal. La Vénus d’Asnières (1924) d’André Reuzé : pour une poétique malicieuse de la relation coloniale

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6 décembre 2021

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Laure Lévêque, « Entre Seine et Sénégal. La Vénus d’Asnières (1924) d’André Reuzé : pour une poétique malicieuse de la relation coloniale », Babel, ID : 10.4000/babel.11892


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Roman populaire, La Vénus d’Asnières s’inscrit dans une tradition vivace depuis la mi-XIXe siècle : celle des « ruines de Paris » illustrée par une abondante littérature qui enregistre fictivement la chute de ce Paris dont Walter Benjamin faisait la « capitale du XIXe siècle », autant dire l’épicentre de la civilisation. Le jeter à bas revient à prendre symboliquement acte d’un malaise dans la civilisation qui remet en cause les piliers sur lesquels elle repose au nombre desquels la mystique du progrès, déclinée dans le scientisme comme dans l’expansionnisme colonial. Projetant, conformément aux canons du genre, dans un futur à plus ou moins longue détente la renaissance de la civilisation, ici relevée par l’Afrique de l’ouest, ce roman piquant use de ce décentrement d’une rive à l’autre de la Méditerranée pour détourner et retourner les codes du roman colonial en une traversée du miroir qui ne laisse pas les certitudes ethnocentriques indemnes.

Novela popular, La Venus d’Asnières, se enmarca en una tradición persistente desde mediados del siglo XIX: la de las “ruinas de París”, ilustrada por una literatura abundante que reproduce en la ficción la caída de aquel París que, para Walter Benjamin, era la “capital del siglo XIX”, o sea el epicentro de la civilización. Derrumbarlo significa, simbólicamente, dejar constancia de un malestar en la civilización que cuestiona los pilares sobre los que está descansando, tales como la mística del progreso, reelaborada tanto por el cientismo como por el expansionismo colonial. Siguiendo los cánones de su género, esta novela mordaz proyecta, en un futuro más o menos leve, el renacimiento de la civilización, retomado, aquí, por África del oeste, y aprovecha este descentramiento de una orilla del Mediterráneo a la otra, para desviar e invertir los códigos de la novela colonial que se convierte en un atravesar el espejo que sacude las certidumbres etnocéntricas.

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