13 janvier 2020
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Céline Richard, « L’imaginaire littéraire des grands espaces d’Amérique du Sud, un imaginaire traumatique ? À la recherche de lucioles, d’astres et de la liberté dans les ténèbres », Babel, ID : 10.4000/babel.6690
Dans Vol de nuit (1931), l’écrivain français Antoine de Saint-Exupéry relate des accidents ayant marqué les débuts d’une compagnie aéropostale argentine, entretenant ainsi un imaginaire funèbre de la Cordillère des Andes. Dans Inri (2004), le poète chilien Raúl Zurita corrobore cet imaginaire traumatique, à caractère funeste, en évoquant les « disparus » dont les corps ont été jetés dans la Cordillère. Dans Patagonia express (1995), l’écrivain chilien Luis Sepúlveda évoque la lutte de résistants en Patagonie pendant la dictature chilienne, donnant à voir la Terre de Feu comme un espace de répression politique. Enfin, dans Les ombres de l’Araguaia (2017), l’écrivaine brésilienne Guiomar de Grammont décrit la forêt amazonienne comme un lieu de perdition mémorielle, où des jeunes gens disparaissent pendant la dictature militaire brésilienne. À travers l’étude de ces quatre romans, il s’agit d’exposer un imaginaire traumatique des grands espaces d’Amérique du Sud, puis de montrer en quoi ces grands espaces sud-américains peuvent aussi être appréhendés comme des espaces de conquête de la liberté.