17 janvier 2020
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Ève Portal, « Témoigner des minorités pour réécrire l’altérité chez James Baldwin? », Babel, ID : 10.4000/babel.7573
Le témoignage est une esthétique qui traverse la littérature noire américaine au moins depuis le slave narrative – un genre associé au mouvement anti-esclavagiste où d’anciens esclaves racontent l’esclavage et leur lutte pour la liberté – qui se popularise dès le XVIIIe siècle pour presque disparaître à partir de 1865, date de l’émancipation. Pour autant, le témoignage reste une clef de voûte de la littérature noire américaine, il est l’argument historique qui permet à une minorité d’articuler sa réalité pour revendiquer son droit d’exister. La fiction de James Baldwin (1924-1987) illustre avec clarté la centralité et la portée du témoignage, son œuvre s’inscrit dans la continuité de cette tradition littéraire et, en même temps, réactualise l’esthétique du témoignage. L’auteur permet aux minorités qui peuplent sa fiction d’articuler leur réalité et laisse des personnages marginalisés prendre la parole: témoigner pour signifier leur existence et réclamer leur droit d’exister.