Solidarités sociales et espaces du travail

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20 décembre 2022

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Frédérique Barnier, « Solidarités sociales et espaces du travail », Bulletin de l’association de géographes français, ID : 10.4000/bagf.9794


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Au XIXème siècle avec l’industrialisation, une transformation majeure se produit : le travail salarié devient un acte social distinct de l’activité quotidienne domestique privée et s’effectue désormais dans des espaces collectifs dédiés. Il se déploie ensuite, devenant le centre névralgique et l’élément déterminant de l’ordre social et spatial. Usines, immeubles de bureaux, cités ouvrières puis pavillonnaires, infrastructures de transport, façonnent l’espace qui organise les vies industrieuses. L’État social se développe également autour du travail salarié qui devient le pivot des solidarités du XXème siècle, qu’elles soient institutionnelles, informelles ou politiques. Mais, depuis la crise « globale » des années 1980, on assiste, à travers la diversification des formes d’emploi à un double phénomène de désolidarisation et de despatialisation d’un salariat de plus en plus précarisé et déspatialisé. Durant la récente crise sanitaire, le développement du travail indépendant via les plateformes numériques mais également, de manière plus indirecte, l’essor du télétravail, ont constitué, chacun à leur manière, une nouvelle illustration de ce phénomène. Ce mouvement de dématérialisation du travail, de dilution conjointe de ses espaces et potentiellement des droits salariaux acquis interroge donc plus globalement les formes actuelles et à venir de la solidarité sociale.

In the nineteenth century, together with industrialisation, a major change occurs: paid labour becomes a social act different from private daily household activity and it now takes place in dedicated collective spaces. It then spreads, becoming the nerve centre and the determining element of the social and spatial order. Factories, office buildings, working class then suburban housing estates, transport infrastructures shape the space that organises working lives. The Welfare state also unfolds, closely linked to paid labour that becomes the focal point of twentieth century solidarities, whether institutional, informal or political. But since the 1980’s global crisis, through the diversity of labour modes, we have witnessed a dual phenomenon: dissociation and despatialization of a labour that has become increasingly unsecure and dematerialised. During the recent health crisis, the development of independent work via collaborative platforms but also, indirectly enough, the boom in teleworking have illustrated this phenomenon in their own way. This move implying the dematerialisation of work, the disappearance of both its spaces and potentially its acquired wage rights thus more generally question current and future forms of social solidarity.

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