6 décembre 2016
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Atanas Shinikov, « Olfactory Visuals A Case of Saffron Prohibition in Ḥadīṯ Commentary », Bulletin d’études orientales, ID : 10.4000/beo.4721
Un examen du corpus de traditions prophétiques ṣiḥāḥ révèle de nombreux récits mentionnant l’application de parfums. Le rôle social que les parfums et les cosmétiques peuvent endosser dans une vision musulmane du monde peut être examiné à travers le cas spécifique de la prohibition prophétique du safran pour les hommes, exposé en détails dans le commentaire d’Ibn Haǧar al‑ʿAsqalānī (m. 1449), le Fatḥ al‑Bārī bi‑Šarḥ Ṣaḥīḥ al‑Buḫārī, qui fait autorité. L’interdiction de l’utilisation du safran par les hommes sera abordée à la lumière d’une tradition linguistique et interprétative historiquement bien établie et s’appuyant sur un ensemble solide de sources plus anciennes, principalement celles du maḏhab šāfiʿīte. S’il fallait construire une hiérarchie des perceptions sensorielles afin de décoder le rôle culturel du safran, il serait difficile de dire si l’élément olfactif ou visuel prévaut. En effet, tant l’odeur du safran que sa couleur peuvent être perçues comme ayant une signification au‑delà d’elles‑mêmes. Le bannissement du safran ainsi imposé prend seulement sens dans le cadre des discours sur l’interprétation légale des ḥadīṯ‑s. Les aspects d’odeur et de vue jouent ici un rôle significatif en matière de pratiques culturelles et occupent une position justifiée de manière transcendentale.