22 mai 2019
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Marc Gaborieau, « Le personnage du fakir (faqīr) comme « prêtre » des classes populaires dans l’islam indo-pakistanais », Bulletin d’études orientales, ID : 10.4000/beo.6122
Les premiers travaux sur les musulmans indiens, au début des années 1830, ont insisté sur le soufisme et le culte des saints ; ils ont mis en exergue les fakirs (arabe faqîr), membres de confréries « hétérodoxes », comme prêtres des classes populaires. Les recherches ethnologiques menées en Inde, au Népal et à Sri Lanka depuis 1960 ont précisé les rôles de ces « fakirs de campagne » – affiliés à l’ordre des Madârî dans le Nord et à celui des Rifâʿî dans le Sud – comme mendiants, ordonnateurs du culte des saints, faiseurs de miracles et prêtres funéraires. Des investigations historiques récentes sur les armées de l’Inde du Sud à l’époque moghole, puis coloniale, ont insisté sur la présence de soufis, rattachés aux ordres Naqshbandî et Rifâʿî, comme des sortes d’aumôniers militaires ; ils étaient souvent appelés Padre, terme portugais qui désignait à l’origine les prêtres catholiques. L’article conclut que ces soufis, à la campagne comme aux armées, devenus des intermédiaires indispensables entre les fidèles et Allâh, remplissaient bien la fonction de prêtres.