29 juillet 2021
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2800-874X
https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Suzanne Guerlac, « Mis/Reading Bergson — On Time and Life and Matter », Bergsoniana, ID : 10.4000/bergsoniana.345
Peut-il être productif de prendre en considération les lectures erronées de Bergson ? Nous rappelons la critique de Bergson par Max Horkheimer et la reconsidérons du point de vue de Merleau-Ponty dans une trajectoire qui nous éloigne de l’alternative Horkheimer/Bergson et aussi de l’hybride Bergson-Deleuze. Dans ses conférences sur la nature, Merleau-Ponty interprète mal Bergson lorsqu’il reprend explicitement sa pensée, mais il le fait dans le cadre d’une argumentation plus large qui n’est pas seulement hantée par Bergson mais, plus important encore, qui peut nous en rafraîchir et animer la lecture, en nous donnant une nouvelle appréciation de ce que Bergson appelait “la durée de l’univers.” Notre attention est redirigée vers l’imbrication du temps et de la vie chez Bergson et vers les relations entre la matière et la matière vivante — le genre de relations dynamiques que Merleau-Ponty évoquera à travers l’Umwelt dans sa relation avec un univers plus qu’humain. Si une philosophie fondée sur le travail du négatif a propulsé un siècle de changement social, Bergson peut nous aider à apprendre à penser le vivant face à une planète trop fragile.