8 juillet 2022
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Suzanne Guerlac, « Thinking with Bergson. The Last Problem: The Planet, and What It Is to Know », Bergsoniana, ID : 10.4000/bergsoniana.968
Peut-on penser les questions de justice sociale (en rapport avec les histoires de colonialisme et de racialisation) en même temps que l'urgence de la crise climatique, qui menace l'habitabilité du globe ? Ou bien le second impératif l'emporte-t-il sur le premier ? William E. Connolly et Dipesh Chakrabarty, qui théorisent le planétaire du point de vue des sciences planétaires, tout en l’isolant des préoccupations « sociocentriques, » notent une tension entre l'urgence de la crise climatique et les préoccupations de justice sociale des études postcoloniales. Ils donnent la priorité à la première. En remettant en question ce discours du « planetary » dans la perspective de la critique de l’intelligence de Bergson (L’Evolution créatrice) qui soutient un déplacement de priorité aujourd'hui vers les questions de colonialité/décolonialité (Quijano ; Mignolo ; Mbembe), je constate que les deux urgences vont de pair, que toutes deux nous obligent à penser autrement, et que la pratique philosophique singulière de Bergson – et surtout son recours aux « concepts fluides » — peut nous montrer la voie.