De l’influence de l’acide carbonique de l’air sur la température terrestre

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19 janvier 2023

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Sylvain Cros, « De l’influence de l’acide carbonique de l’air sur la température terrestre », BibNum, ID : 10.4000/bibnum.468


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Lauréat du prix Nobel de chimie en 1903, Arrhenius était aussi un passionné de cosmogonie – l’étude des origines de l’univers et de la vie. En souhaitant expliquer les mécanismes des cycles de glaciation, Arrhenius s’appuie sur les propriétés radiatives de l’atmosphère dans l’infrarouge – et notamment sur les travaux de Fourier, Pouillet et Langley – pour démontrer que la composition chimique de l’air est un facteur déterminant des variations de la température terrestre. Il fait partie des nombreux scientifiques de l’époque qui réfutent la théorie de James Croll (1821-1890) attribuant des causes astronomiques aux glaciations, théorie finalement approfondie et admise grâce, notamment, aux travaux de Milutin Milankovitch (1879-1958) dans les années 1920. Arrhenius calcule qu’un doublement de la quantité de CO2 dans l’air peut provoquer un réchauffement planétaire d’environ 5 °C. Un résultat étonnamment d’actualité quand les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat estiment cette valeur dans une fourchette allant de 2,5 à 4,5 °C (GIEC 2007). Les calculs d’Arrhenius sont aujourd’hui reconnus comme erronés : cependant, malgré le fait que la relative précision de ses résultats soit fortuite, ses travaux sont précurseurs de modèles quantitatifs de l’effet de serre utilisés de nos jours par les climatologues. Ils les utilisent pour quantifier un risque de changements climatiques brusques et irréversibles du à l’émission croissante de CO2. Paradoxalement à nos yeux, Arrhenius écrit dans son ouvrage de vulgarisation paru en 1906, que l’émission de dioxyde de carbone du à l’essor de la révolution industrielle représenterait une solution pour atténuer les conséquences de la prochaine glaciation !

Awarded the Nobel Prize in Chemistry in 1903, Arrhenius was also fascinated by cosmogony, or the study of the origins of the universe and life. Driven by a desire to explain the mechanisms controlling glacial cycles, he turned to the radiative properties of the atmosphere in the infrared zone – and in particular, the works of Fourier, Pouillet and Langley – to demonstrate that the chemical composition of the air is a crucial factor in determining variations in the earth’s temperature. He was one of a number of scientists at this time who refuted the theory of James Croll (1821–1890), which attributed glaciations to astronomic causes, a theory which would eventually be developed and recognised by the scientific community, notably thanks to the work of Milutin Milankovitch (1879–1958) in the 1920s. Arrhenius calculated that a doubling of the quantity of CO2 in the air could lead to global warming of around 5° C. This result is surprisingly relevant today given that the scientists of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) estimate this value to lie between 2.5 and 4.5° C. Arrhenius’s calculations are now known to be incorrect. Yet while the relative precision of his results was somewhat fortuitous, Arrhenius’s research was a precursor to the quantitative models of the greenhouse effect which are used by climatologists today, particularly when calculating the risk of sudden and irreversible climate change as a result of increasing CO2 emissions. Though it seems paradoxical to us, in a work of popular science published in 1906, Arrhenius writes that the emission of carbon dioxide due to increasing industrialisation would actually prove beneficial in terms of reducing the effects of the next glaciation !

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