L’invention par Davis du concept de pénéplaine

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19 janvier 2023

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Bertrand Lemartinel, « L’invention par Davis du concept de pénéplaine », BibNum, ID : 10.4000/bibnum.483


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Ce texte fondateur de la géomorphologie, c'est-à-dire de l’explication géographique des formes du relief, est encore aujourd’hui abondamment commenté, d’ailleurs plus qu’il n’est précisément analysé, par les spécialistes de l’histoire de la discipline. Il est essentiel dans la mesure où il reste une référence épistémologique, qu’il ait été antérieurement combattu ou mis en valeur.Il est aussi un moyen de se souvenir de ce que nous étudions. Le désir (ou le besoin de scientificité) aidant, on est d’une part descendu à des niveaux de détail extrêmes, et d’autre part à des pas de temps très courts (et souvent récents) de façon à pouvoir introduire mesure et quantité en toutes choses. Le problème est que la partie n’est pas nécessairement l’image du tout, que le processus en cours n’est pas nécessairement l’explication de la forme et que la pure métrologie conduit à des raccourcis parfois extravagants entre le détail et l’ensemble. À force de vouloir décrire précisément les intervalles chronologiques serrés et des lieux ponctuels, on finit par ignorer les paysages et la géographie. Revenir aux textes fondateurs, et celui publié il y a plus d’un siècle par les Annales en est un, se révèle donc salutaire. Cela n’interdit ni son analyse, ni sa critique, ni son insertion dans des perspectives géographiques et scientifiques plus larges. La Terre est bien mieux connue de nous qu’elle l’était de W.M. Davis et nos moyens d’investigation considérablement accrus. Mais la puissance des observations de Davis et la cohérence du corpus intellectuel alors établi force encore notre admiration.Plus étonnant encore : ce texte a des implications géopolitiques. Récemment, les créationnistes américains ont à toute force essayé de le discréditer pour mieux justifier leur vision d’une Terre jeune de quelques milliers d’années. Quand ils s’appliquent à démontrer la modernité des critiques faites à l’évolutionnisme davisien et à le dire obsolète, ils le font pour mieux remettre en cause la nécessité du temps long. En fin de compte, même si le mépris du détail ou l’éventuel excès de modélisation peuvent heurter ou irriter, et quels que soient les défauts paramétriques du modèle construit par W. Davis dans cet article, son travail est encore un enjeu actuel et la base d’une utile réflexion dans un combat renouvelé contre l’obscurantisme.

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