Condorcet et le mesmérisme : un document de l’histoire du scepticisme

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19 janvier 2023

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Le magnétisme animal (lié à une « âme ») de Mesmer fait fureur à Paris dans les salons pendant la brève présence de celui-ci en France, de 1778 (où il arrive d’Autriche, à 44 ans) jusqu’en 1785, date à laquelle il quitte le pays, discrédité – et l’on n’entend plus guère parler de lui jusqu’à sa mort trente ans plus tard en Bade.En ce XVIIIe siècle qui découvre avec fascination l’électricité, qui a admis l’existence de l’invisible gravité, qui s’émerveille devant le magnétisme, qui s’enthousiasme de ces applications pratiques que la science promet ou réalise déjà — par exemple celle de voler, promesse tenue par les montgolfières —, Mesmer soutient une thèse que tout ce qui précède contribue à rendre crédible à certains : l’univers tout entier serait rempli d’un fluide magnétique, dont le corps humain est lui aussi plein ; il serait possible, par la volonté, de communiquer ce fluide que nous avons en nous à d’autres personnes ou objets, soit par des corps intermédiaires, soit, du moins pour certaines personnes, dont Mesmer, directement par imposition des mains ; et enfin que la maladie serait un dérèglement de ce fluide, la guérison étant sa remise en ordre.L’Académie des sciences, avec notamment Benjamin Franklin et Lavoisier, rédige en 1784 un rapport à charge contre Mesmer (ce qui précipitera son départ). Condorcet, le philosophe et savant des Lumières, ne pouvait pas ne pas s’y intéresser. Il fait une brève et incisive analyse (sans doute pendant que la commission de l’Académie menait ses travaux).

Mesmer’s animal magnetism (from anima, “breath, spirit”) was all the rage in Parisian salons during Mesmer’s brief residence in France, from 1778 (when he arrived from Austria, aged 44) to 1785, when, discredited, he left the country. No more would be heard of him until his death 30 years later in Baden.In this 18th century that had discovered electricity with fascination, acknowledged the existence of invisible gravity, marvelled at magnetism, and enthused over the practical applications promised or already achieved by science – for example, that of flying – a promise made good by hot-air balloons – Mesmer defended a thesis which, thanks to previous discoveries, appeared credible in the eyes of some. This thesis holds that the entire universe, including the human body, is filled with a magnetic fluid, and that it is possible, if one so wishes, to convey this fluid within to other individuals or objects, either via intermediary bodies, or, at least in certain people – including Mesmer himself – by the laying-on of hands. The thesis also holds that disease is caused by an imbalance of this fluid, and that its cure requires restoring its harmony.In 1784, the Académie des Sciences, including, notably, Benjamin Franklin and Lavoisier, produced an accusatory report against Mesmer (which would precipitate his departure). Condorcet, the Enlightenment philosopher and scholar, could not help but become interested in the affair. He produced a brief but incisive analysis of it (probably while the Académie commission was carrying out its investigations).

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