31 juillet 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jacqueline Argant et al., « Abris sous roche et taphonomie pollinique », Alpara, ID : 10.4000/books.alpara.3655
Cet article résume les résultats obtenus à partir de l’analyse pollinique de deux abris sous roche des Alpes occupés au Néolithique moyen (la Grande Rivoire et Bozel, le Chenet des Pierres). Les grains de pollen y sont irrégulièrement conservés et ne donnent souvent qu’une image incomplète de la végétation. Cependant, les observations concernant la sélection des taxons et l’aspect du matériel pollinique sont riches d’enseignements. Par exemple, des taxons apparaissant parfois surreprésentés (en particulier des arbres) peuvent être mis en relation avec des apports volontaires de végétaux (associés ou non à l’élevage), ce que prouvent également l’anthracologie et l’étude des macrorestes. De nombreux grains de pollen sont cassés ou usés, conséquence du piétinement par des animaux. Leur exine est altérée par la chaleur (déformation, couleur brune...). Toutes ces observations permettent de définir une taphonomie pollinique propre à ce genre de sites. Celle-ci aide à l’interprétation de gisements ayant pu avoir la même fonction ou présentant des aménagements comparables, mais pour lesquels une partie des indices archéologiques ou paléoenvironnementaux a disparu. Ces études montrent que l’analyse pollinique d’un site archéologique demeure un outil indispensable, même si tous les critères de validité habituellement requis (par exemple, nombre de taxons et somme pollinique suffisants) ne peuvent être rassemblés.