2 mars 2023
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Guilhem Ferrand, « La livrée consulaire en question : à propos d’un procès à Espalion (Aveyron) au milieu du xve siècle », Ausonius Éditions, ID : 10.4000/books.ausonius.16775
La construction juridique de la communauté d’Espalion, dans le Rouergue, telle que les chartes de coutumes successives la donnent à voir, témoigne d’une situation de dépendance assez forte de la ville à l’égard de son seigneur. Au milieu du xve s., un procès oppose l’une à l’autre, au sujet de la livrée consulaire dont les consuls réclament le port. Il s’agit d’abord, pour ces derniers, d’affirmer leur présence et leur rôle, dans une ville en pleine expansion, et de réfléchir à la réalité de l’institution qu’ils dirigent et représentent. Les pièces du procès sont conservées sous la forme d’un très beau registre, atypique dans le fonds médiéval conservé concernant Espalion. Les deux parties se font face sans pouvoir s’entendre. Le seigneur défend son droit. La communauté insiste sur la légitimité de la demande, en brossant un tableau de la ville plutôt flatteur et en comparant ce qu’elle est et les attributs dont elle dispose à ce que d’autres villes en Rouergue sont et possèdent. La position des consuls met en évidence que l’octroi de l’attribut qu’ils réclament correspond à une certaine vision qu’ils se font de la ville. En somme, pour eux, l’attribut est une image de la ville, un reflet de son rang et de sa qualité.