7. Décors mobiliers médiévaux et décors corporels actuels : exercice comparatif ethnoarchéologique Shay/Mursi

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8 juin 2017

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Jean-Baptiste Eczet et al., « 7. Décors mobiliers médiévaux et décors corporels actuels : exercice comparatif ethnoarchéologique Shay/Mursi », Centre français des études éthiopiennes, ID : 10.4000/books.cfee.759


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Ce chapitre propose une comparaison entre le corpus de motifs gravés sur les céramiques shay et celui des décors corporels d’une population actuelle du sud de l’Éthiopie, les Mursi. Ces derniers emploient deux types de motifs corporels : les kichoa, décors tant féminins que masculins qui sont réalisés en divers endroits du haut du corps par scarification ; les riru, marques pratiquées à l’occasion de l’homicide d’un ennemi et formées de cicatrices de brûlures. Les kichoa, comme plus généralement toutes les modifications corporelles impliquant un saignement, apparaissent comme un traitement social destiné à conjurer divers types d’écoulement du sang, qu’il s’agisse des blessures reçues lors des jeux guerriers ou des événements qui affectent le corps de la femme de la puberté à l’accouchement. Elles accompagnent le cycle ordinaire de la vie sociale. De façon symétrique, les riru sont des marques sèches qui matérialisent l’écoulement d’un sang étranger à la société, celui des guerriers tués.Sur le plan graphique, les motifs riru et kichoa présents sur les corps des Mursi livrent des parallèles frappants avec les paires d’arceaux des décors de la céramique shay. Les motifs en « hameçons » ont aussi leur parallèle dans la culture Shay, tandis que les lignes de motifs kichoa évoquent plastiquement les lignes de bossettes de la céramique. Mais on doit constater aussi la plus grande variété du répertoire shay par rapport au répertoire mursi. Au final, le répertoire iconographique shay, qui ne peut se décrypter au seul vu du contexte culturel offert par les Mursi, paraît devoir s’inscrire dans un éventail de motifs symboliques présents à une large échelle régionale

This chapter proposes a comparison between the patterns on Shay ceramics and that of the body adornments of a contemporary population from the south of Ethiopia, the Mursi. The latter use two types of body adornment: the kichoa, which are both feminine and masculine and are undertaken in different parts of the upper body by scarification ; the riru, which are marks applied upon the occasion of the homicide of an enemy and formed by scarification of burnings. The kichoa, and more generally all of the body modifications involving bleeding, appear as a social treatment destined to prevent different types of blood letting, whether consisting in wounds inflicted during war games or the happenings affecting the bodies of women from puberty to childbirth. They accompany the ordinary cycle of social life. In a symmetric fashion, the riru are dry marks that materialise the blood letting which is foreign to the society, that of killed warriors. On a graphic plane, the riru and kichoa motives present on the bodies of the Mursi reveal startling parallels with the hoops of the patterns of Shay ceramics. The “fishhook” motives also find a parallel in the Shay culture, while the raised lines of kichoa motives evoke the ceramic’s lines of bumps. But one also has to take into consideration the greater variety of the Shay repertory when compared to the Mursi one. Finally, the Shay iconography, that cannot be decrypted solely in light of the cultural context offered by the Mursi, seems to have to be inscribed inside a vast set of symbolic motives present on a large regional scale

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