Se « chanoiniser » dans la France méridionale du XIIe siècle

Résumé Fr En

Cet article vise à reprendre le dossier de l'association des fidèles laïcs à la liturgie et à la vie religieuse des communautés séculières, notamment des cathédrales du Midi de la France, au XIIe siècle. En effet, plusieurs sources, notamment des actes enregistrés dans les cartulaires de ces institutions, font état de personnes, et même de femmes, qui décident de « se canonicare », le terme étant quasiment intraduisible en français, en contrepartie d'un don fait à la communauté, qui donne droit à une sépulture privilégiée dans la cathédrale ou son cloître. Cette association aboutit à la création de catégories différentes de personnes qui entrent dans l’entourage des chapitres: donnés, « chanoines associés », convers, confrères. Les modalités de cette association ne se bornent pas à une garantie de prière pour l'âme post mortem et elles s'étendent à des pratiques qui visent aussi les fidèles de leur vivant. Il est évident que les chapitres séculiers ont généré des pratiques confraternelles par cette pratique de la « chanoinisation ».

This article aims to take up the dossier on the association of the lay faithful with the liturgy and religious life of secular communities, especially the cathedrals of southern France in the Central Midle Ages. Indeed, several sources, including records recorded int the cartulars of these institutions, refer to individuals, and even women, who decide to « se canonicare », the term being almost untranslatable in French, in return for a donation made to the community, wich gives the right to a privileged burial in the cathedral or its cloister. This association leads to the creation of different categories of people who enter the circles of the chapters ; given men, associated canons, converts, «confrères ». The modalities of this association are not limited to a guarantee of prayer for the soul after death and it extends to practices that also target the faithful during their lifetime. It is obvious that the secular chapters have generated confraternal practices by this practice of « chanoinisation ».