Pauvreté en emploi en France : comment la mesurer, comment la réduire ?

Fiche du document

Date

13 décembre 2017

Périmètre
Langue
Identifiants
Source

CIRAC

Collection

OpenEdition Books

Organisation

OpenEdition

Licences

https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Monique Kerleau et al., « Pauvreté en emploi en France : comment la mesurer, comment la réduire ? », CIRAC, ID : 10.4000/books.cirac.324


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

En 2010, la France comptait 8,6 millions de personnes ayant un niveau de vie inférieur à 60 % du revenu médian, soit le seuil de pauvreté retenu au niveau européen. Un peu moins d’un tiers des personnes pauvres étaient des actifs occupés et ces travailleurs pauvres représentaient 7,5 % de l’ensemble de la population active en emploi. Le phénomène de pauvreté laborieuse n’est donc pas marginal. Il n’est pas non plus nouveau, même s’il ne prend une place vraiment visible dans le débat public qu’au cours des années 2000. Par ailleurs, le contexte d’un niveau de chômage élevé et de transformations structurelles d’un marché du travail marqué par le développement des emplois de faible qualité invite à comprendre les relations existant entre l’emploi et la pauvreté en les détachant de la question des bas salaires, prisme au travers duquel elles ont été traditionnellement étudiées. Nombre d’observateurs ont toutefois montré que l’analyse de ces relations est rendue complexe par le fait que deux dimensions de nature très différente sont combinées pour rendre compte du phénomène de pauvreté en emploi. Dans ces conditions, les conventions retenues pour l’appréhender ont des incidences directes sur son estimation statistique. Est, en effet, considérée comme travailleur pauvre toute personne qui, bien qu’ayant travaillé une partie de l’année, vit dans un ménage dont les revenus annuels ne suffisent pas à assurer un niveau de vie supérieur au seuil de pauvreté monétaire. Selon la composition du ménage, des caractéristiques individuelles d’activité identiques peuvent entraîner, ou non, des situations de pauvreté. De ce point de vue, les évolutions contemporaines des modèles familiaux tendent à créer des situations de précarité accrue où de faibles ressources se combinent aux mutations des marchés du travail pour augmenter le risque de pauvreté des ménages les plus vulnérables.Ces observations sont communes à l’ensemble des pays européens, bien que les facteurs de risque ne revêtent pas partout la même ampleur et que les politiques correctrices empruntent des chemins différents selon les régimes d’emploi et de protection sociale auxquels ils sont rattachés. Après avoir brièvement rappelé les conventions qui ont présidé à la construction de la catégorie de « travailleurs pauvres », puis esquissé, sur la base des données disponibles, les contours de la pauvreté laborieuse, nous nous interrogerons sur les politiques qui, en France, ont cherché à réduire la pauvreté en emploi. Depuis sa mise en place en 2009, ce rôle est dévolu au revenu de solidarité active (RSA), dans sa composante RSA activité. Sans en gommer le caractère novateur, il s’agira de montrer que la combinaison, et le cumul permanent, que le RSA instaure entre un revenu d’activité faible et une prestation sociale résultent d’ajustements de certaines composantes des politiques de l’emploi qui apparaissent bien antérieurement. Institués dans le champ de l’indemnisation du chômage, de l’insertion mais aussi dans celui de la redistribution, ces ajustements visaient, et visent toujours, à inciter à la reprise d’une activité professionnelle et/ou de compenser des conditions d’emploi peu favorables afin de soutenir les revenus et l’autonomie financière des travailleurs pauvres. De ce point de vue, les résultats du nouveau dispositif RSA peuvent apparaître aujourd’hui, certes à une étape de diffusion qui laisse voir un important, et problématique, non-recours, relativement modestes.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en