30 mars 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Alain Coutelle, « Les fossiles d’animaux et leur rôle dans la découverte de la profondeur des temps géologiques », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, ID : 10.4000/books.cths.10223
Durant l’Antiquité, deux opinions dominent les débats concernant l’âge de la Terre. Pour les rédacteurs du premier récit de la Création dans la Bible, même si la durée des « jours » du récit n’est pas explicitée, la Terre est jeune, tandis que l’Antiquité grecque penche plutôt vers des temps longs, voire sans limite, sans toutefois que les différents courants de pensée s’accordent sur la nature cyclique ou orientée du déroulement du temps. Tout au long du Moyen Âge et de la Renaissance, les temps courts de la Bible et les temps longs de la philosophie antique s’affrontent. Les Temps modernes voient les temps longs s’imposer progressivement. Le fait que l’on ait fini par comprendre que les fossiles représentaient les ancêtres des vivants actuels a joué un rôle important dans cette acceptation. Cependant, de nos jours, l’intégration des êtres passés dans les théories de l’évolution n’est pas complète et il existe encore, dans certains exposés de la théorie de l’évolution, des souvenirs de la « paléontologie sans fossiles » telle que l’a connue le xviiie siècle.