29 septembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
François Blary et al., « Des pierres pour une ville disparue au xvie siècle : Thérouanne (Pas-de-Calais) », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, ID : 10.4000/books.cths.10882
L’étude de l’approvisionnement en matériaux de construction de la ville disparue de Thérouanne (Pas-de-Calais) apporte un éclairage particulier à l’histoire matérielle sur un temps long au fil de l’évolution urbaine. La ville a bénéficié de deux ressources lithiques abondantes en son terroir : la craie blanche à silex du Coniacien et les grès du Landénien. La première est fragile et gélive, mais facile à tailler et à sculpter. La seconde est dure à froide, résistante à l’écrasement et à l’altération, mais très difficile à tailler et à sculpter. Aussi, dès l’époque du Haut-Empire, les bâtisseurs de monuments publics à Thérouanne font appel au calcaire de Marquise, transporté sur une quarantaine de kilomètres. Cette utilisation architecturale et cette large diffusion perdure à l’époque médiévale. L’approvisionnement en pierres dimensionnelles s’enrichit avec l’importation du calcaire marbrier de Tournai (Belgique) et est complété dans une moindre mesure par la craie finement glauconieuse du bassin carrier d’Esquerdes-Wizernes (Pas-de-Calais).