9 juin 2020
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Odile Parsis-Barubé, « Figures romantiques de la mobilité et de l’immobilité montagnardes : les voyages aux Alpes et aux Pyrénées de Victor Hugo (1825-1843) », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, ID : 10.4000/books.cths.11287
Entre 1825 et 1843, Victor Hugo accomplit deux voyages aux Alpes et un voyage aux Pyrénées. Au fil de la correspondance qui les accompagne, se dessinent les grandes lignes de l’appropriation, par l’écrivain, de cet espace montagnard au moment où les élites européennes en font leur nouveau terrain de jeu. Destination romantique où continue de se construire le dialogue amorcé par Rousseau entre le paysage intérieur du poète et le paysage extérieur qui s’offre à sa vue, la montagne, en ce premier xixe siècle, constitue aussi le lieu d’expériences sensorielles inédites où s’invente un nouveau rapport du corps à l’espace. Mais si la montagne hugolienne se donne à voir comme le territoire de mobilités multiples, elle n’en constitue pas moins, pour l’écrivain, un espace clos, refermé sur des populations préservées de tout contact avec l’extérieur. Un de ces isolats où la première génération romantique a cru pouvoir saisir les vestiges d’un âge d’or originel et pratiquer cette archéologie de l’étrangeté chère aux celtomanes du début du siècle.