13 novembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Roland Étienne, « Délos et l’écriture », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, ID : 10.4000/books.cths.1506
Le système d'écriture mis au point en Grèce dans le courant du viiie siècle avant J.-C. aurait pu, dès l'origine, être plus largement utilisé : aucun interdit, aucun problème technique ne s'y opposaient. Puisque l'art égyptien a influencé les premiers pas de la sculpture grecque, pourquoi les Grecs n'auraient-ils pas imité aussi les Égyptiens dans leur emploi de l'écriture qui couvre largement les monuments de la vallée du Nil et qui transcrit des textes en rapport direct avec la religion, les mythes et les rituels ? On pourrait se demander si, en Grèce, des textes comparables n'étaient pas conservés sur un matériel périssable ? Si l'on se réfère au monde d'Homère, on constate en fait que l'écriture y est presque totalement ignorée, du moins au viiie siècle avant J.-C., période pendant laquelle l'Iliade et l'Odyssée ont été composées. Or le viiie siècle est le moment où l'on situe l'emprunt de l'alphabet phénicien par les Grecs. Quel usage les Grecs ont-ils fait de cette écriture dans les sanctuaires ? On prendra comme exemple le sanctuaire de Délos qui offre une riche documentation épigraphique depuis le début du vie siècle à travers laquelle on peut poser tous les problèmes du rôle de l'écriture dans les sanctuaires grecs : que transcrit-on, sur quoi et comment ? Quelle est l'évolution à travers les siècles des formes de l'écrit, écriture monumentale et graffiti ? Quelle est l'importance de l'écriture dans le paysage sacré ?