13 novembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Éric Teyssier, « Communiquer dans l’amphithéâtre sous le Haut Empire », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, ID : 10.4000/books.cths.1605
« Le pouce retourné ». Interprété d’après un texte de Juvénal (Satires, III, 36) puis illustré par Gérôme (1872) et dans de nombreux péplums, ce geste semble universellement connu. Pourtant, ce signe de mort n’a jamais été utilisé par les Romains. En effet, comment serait-il possible de compter rapidement les pouces levés ou baissés des 45 000 spectateurs au Colisée ?Contrairement aux idées reçues, l’amphithéâtre est un lieu de communication. En effet, il est nécessaire que le public, l’éditeur des jeux et les protagonistes du spectacle qui évoluent sur la piste puissent interagir. Grâce aux témoignages des auteurs anciens (Juvénal, Suétone, Martial, Prudence), aux inscriptions et graffiti de Pompéi et aux nombreuses représentations de gladiateurs, il est possible de comprendre les différents moyens de communiquer autour et dans l’amphithéâtre. Il apparaît ainsi que, par la voix, la musique, les pancartes et une gestuelle particulière, le public et l’éditeur pouvaient interagir sur les combattants et sur la conclusion des combats.