18 juin 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Isabelle Chiavassa, « Les figues d’exportation en Kabylie (1930-1953) : réussite ou échec du colonisateur ? », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, ID : 10.4000/books.cths.5763
L’émergence de l’innovation technique est constatée en Kabylie, dans l’Algérie française, massif montagneux marqué par une agriculture très modeste, inséré toutefois dans l’économie marchande. Les archives des communes mixtes et des sous-préfectures, aux Archives nationales d’outre-mer, témoignent de l’action du colonisateur : des conseillers agricoles tentent de promouvoir un nouveau mode de séchage des figues, la construction de hangars de séchage, des méthodes plus « industrielles ». Après des démonstrations organisées dès 1930, l’administration coloniale favorise l’installation d’ateliers. Elle constate un échec relatif vers 1953 ; les paysans ont parfois des réticences. L’innovation exige de convaincre les producteurs et de financer des coopératives. L’administration souhaite exporter plus de figues sèches en métropole. Dans ce discours colonial, l’espace montagnard est perçu comme espace de résistance au changement, mais les fellahs « s’ouvrent aux idées coopératives ».