28 novembre 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Emmanuel Sulzer, « D’Agadir à Poissy », CNRS Éditions, ID : 10.4000/books.editionscnrs.16115
En enquêtant au sein des unités de production d’un constructeur automobile, on a pu rencontrer des jeunes opérateurs récemment arrivés en France, ayant quitté le Maroc dans l’optique d’une opportunité d’emploi dans cette entreprise.Les modalités de leur arrivée en France laissent supposer que les filières autrefois officielles et porteuses de flux migratoires importants ont conservé une certaine existence « informelle » dans la même région.Ce qu’expriment ces jeunes en termes de rapport à l’emploi, ainsi qu’en termes identitaires, apporte un éclairage particulier sur ce que l’on sait de la « jeunesse populaire » d’aujourd’hui, et sur la frange des « jeunes issus de l’immigration ».Car les paroles de ces jeunes suggèrent que l’on aurait trop vite fait de confondre l’un et l’autre groupe, sur la seule base d’une communauté de résidence ou de culture ; car ce que certains nous ont exprimé, c’est justement le fossé qui les sépare de l’autre groupe, en termes de rapport au travail comme de modalité de construction de leur identité sociale.