2 juillet 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Christiane Chauviré, « Dispositions ou capacités ? », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.10963
La philosophie sociale de Wittgenstein émane avant tout d’une pensée de la pratique qui occupe chez lui une place majeure et l’apparente à certains pragmatistes américains. Il n’est pourtant pas dispositionnaliste comme Peirce, et développe une critique radicale de l’explication dispositionnelle de l’action. Substituant à la notion, lourdement causale selon lui, de disposition celle de capacité comme maîtrise d’une technique inculquée par un apprentissage, voire un dressage, il utilise cette notion dans le cadre d’explications par les raisons, seules aptes à rendre compte de l’action humaine. Quant à sa conception du suivi de la règle, elle instaure la priorité du social, faisant valoir que les coutumes et institutions sont toujours présupposées par le suivi individuel des règles et au fondement de celles-ci, ce qui ne débouche sur aucun scepticisme, contrairement à ce qu’a cru comprendre Kripke.