26 juin 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Claire Beyssade et al., « La distinction des savoirs », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.21056
La connaissance savante s’élabore dans les milieux académiques et revendique des qualités particulières de cohérence et de vérité. La connaissance vulgaire ou ordinaire est produite tant par les médias, les professions, que par le public non spécialisé, en manifestant des propriétés conditionnées par son usage courant. Elles peuvent être comparées sur un certain nombre de critères, en mettant en évidence la frontière souvent floue et perméable qui les sépare. Surtout, la première influence la seconde par un processus de vulgarisation et, plus profondément, par la performativité qu’elle exerce à travers des dispositifs techniques. En sens inverse, la seconde inspire la première par un processus de savantisation qui décante et abstrait ses concepts et mécanismes les plus originaux. Ce processus bouclé, qui ne saurait converger, est illustré par des exemples puisés dans dix sciences sociales.