Nostalgie pour l’authentique. Guy Debord et l’approche « pathologique » du spectacle

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15 juillet 2020

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Ce texte propose une relecture théorique et un bilan de la Société du spectacle (1967) de Guy Debord. L’auteur y aborde la question du spectacle au prisme d’un paradigme critique que j’appelle « romantisme social », et qui greffe la métaphysique rousseauiste de la transparence et de l’authenticité sur la critique marxienne du capitalisme. Cette synthèse incarne de façon exemplaire une approche « pathologique » du spectacle où la condamnation platonico-chrétienne ancestrale des masques et des représentations sociaux fusionne avec la défiance moderne vis-à-vis du marché, des médias et des phénomènes de consommation.Le paradigme debordien est reconstruit à partir de ses fondements théoriques (la philosophie marxiste de l’histoire mélangée à l’opposition métaphysique être-apparaître, le concept d’aliénation, celui de marchandise, la théorie du pouvoir) et sa persistance est retracée dans la pensée contemporaine de Giorgio Agamben. Dans les conclusions du texte, le paradigme pathologique du spectacle est confronté à un autre paradigme, que j’appelle « esthétique sociale ». Cette approche permettrait de compenser une de ses limites, à savoir son incapacité à penser correctement la logique spécifique des apparences sociales et leur ancrage « physiologique » dans l’expérience anthropologique intersubjective.

This paper takes a new look at Guy Debord’s Société du spectacle (1967). Guy Debord addresses the question of the spectacle via a critical approach which I calls « Social Romanticism », whereby Rousseau’s metaphysical theory of transparency and authenticity is combined with Marx’s criticism of capitalism. This combination constitutes an outstanding example of the « pathological » approach to the spectacle, where the traditional Platonic and Christian objections to masks and social representations meet up with the present-day distrust of markets, the media and consumerism.Debord’s approach is outlined here, starting with its theoretical roots : Marxist philosophy of history combined with the metaphysical opposition between being and appearing, the concept of alienation, that of merchandise, and the theory of power. These ideas have persisted up to the present day in the writings of Giorgio Agamben. In the conclusions, the pathological approach to the spectacle is compared with another approach, which relates to what I call « social esthetics ». This approach compensates for one of its own limitations, namely the fact that it is unable to make specific logical connections between social appearances and their « physiological anchoring » in intersubjective anthropological experience.

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