Les constructeurs de bateaux de Kanpur (Inde du Nord)? Savoirs de métier, culture du travail et statut

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1 février 2021

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Djallal G. Heuzé, « Les constructeurs de bateaux de Kanpur (Inde du Nord)? Savoirs de métier, culture du travail et statut », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.22141


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L’article met en scène une petite communauté monocastée de charpentiers nisad de bateaux à Kanpur, sur le bord du Gange. Il explique d’abord comment les esquifs sont construits, en soulignant le caractère proto-industriel mais aussi, même si c’est contradictoire, plus ou moins bricolé de la production de Sirsaya Ghat. L’organisation du travail est d’abord structurée par les relations familiales, puis le voisinage, le recours à la main d’œuvre extérieure salariée étant exceptionnel et pratiqué à l’intérieur de la caste. La hiérarchie du travail est aussi définie par les hiérarchies familiales, d’âge et de sexe, bien qu’une reconnaissance du métier et du « coup de main » ait un poids certain sur la scène. Dans sa localité, le charpentier de bateaux est dans une situation de rivalité, aussi bien avec des hautes castes qu’avec des membres de basses castes. La culture du travail se combine aux récits hindous pour valoriser le « mistri nisad ». Elle débouche sur une « héroïsation » de la prestation laborieuse dont la valorisation est bien contradictoire avec des conditions de vie difficiles, marquées par l’autodestruction alcoolique. Ce sont fréquemment les femmes des charpentiers de bateaux qui, dans le cadre d’un labeur effacé, permettent de rendre le quotidien tenable.

This article introduces to the life of a small community of boatbuilders single-caste community (Nisad) set in Kanpur along the Ganges river. It explains how boats are built, underlining the proto-industrial character of the activity that associates a somewhat contradictory trend indulging in do-it-yourself. Work organisation is primarily structured by family and neighbourhood, the carpenters making very little use of external wage earners (recruited in the caste). Work-organisation is primarily structured by family relations and possibly by neighbourhood – the carpenters seldom turn to external wage-earners (when necessary, they are recruited within the caste). Work hierarchy is derived from families hierarchies of age and sex but a large part of the worker’s status is related to his particular craft knowledge and to something more elusive combining style and efficiency. In his village the boatbuilder holds a posture of rivalry, that varies in expression, with both the higher castes and the lower castes. To enhance their status the Nisad make use of the interpretation of the Hindu epics and of a specific culture regarding strength. This process results in a heroic dimension being ascribed to both work and the workers, whose valuation contrasts rather with the hardships that the Nisad have to face in their day-to-day life, not to mention the high-level of alcoholism. Thanks to the boatbuilders’ wifes, whose continuous toil is obliterated while it so often is the key for survival, life is made bearable.

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