9 septembre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Gilles Tarabout, « Quand les dieux s’emmêlent », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.24538
Dans un premier temps, divers « champs » de relations avec les dieux ont été distingués : champ « référentiel », « initiatique », « narratif », « cultuel ». Seul ce dernier est concerné par l’étude, qui examine alors comment une divinité peut être identifiée et classée. Plusieurs exemples pris dans la moitié sud du Kérala montrent que les systèmes de dénomination, de figuration ou de culte ne déterminent une divinité qu’en contexte. Bien plus, certaines divinités ne peuvent être décrites par un ensemble fixe d’attributs, et de manière générale l’affectation d’une divinité à une catégorie dépend souvent de qui est impliqué dans le culte.L’étude tente alors d’ouvrir une perspective : (1) les divinités ne peuvent être réparties selon une structure unique régulière, valable pour tout le panthéon, lequel est à considérer comme un système complexe ; (2) des groupes de divinités, à différents niveaux hiérarchiques, présentent des similitudes répétées, ce qui aboutit à un effet « d’homothétie interne » comparable à ce qui peut être observé dans les figures fractales ; (3) quelques lois simples, comme la « logique sacrificielle », organisent les relations entre divinités ou aspects de divinités ; leur répétition, compte tenu de la variété des contextes humains initiaux, engendre la complexité du système.