11 octobre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Brigitte Steinmann, « Les pouvoirs du tamba Tamang : comment l’usage a trouvé son prêtre », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.24663
La population tamang présente l’exemple de pratiques religieuses qui se développent tout à la fois à l’enseigne de grandes religions instituées, le bouddhisme de la secte tibétaine nyingmapa du Tibet, des pratiques chamaniques et des rites divers dont certains sont empruntés à l’hindouisme népalais.L’hétérogénéité de telles manifestations soulève une fois de plus le problème de la pertinence scientifique de la notion de religion dans la compréhension du fait social. La mise en lumière d’un personnage complexe dans cette vie sociale, le tamba, tout à la fois barde inspiré par les dieux, maître de cérémonie et vulgarisateur du bouddhisme, nous permet ici de redélimiter, en le déconstruisant, le champ religieux tamang.À partir d’exemples d’un certain nombre d’usages quotidiens pris dans les rubriques de la cuisine et de la toilette, nous voulons montrer comment la religiosité réelle des Tamang s’ancre sur des catégories de l’usage. À partir de récits, de mythes ou de simples injonctions s’appuyant sur ces catégories, le tamba entretient la tradition d’un certain ordre ethnique qui va permettre ensuite aux prêtres bouddhistes de sensibiliser les esprits au « ciel de la religion ».