6 octobre 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Annie Montaut, « La poétique du vide chez Vaid », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.25167
À partir de deux œuvres majeures du romancier contemporain K.B. Vaid, l’étude vise à mettre en évidence les rapports entre les formes d’un art de type non figuratif et les signifiés sociaux et culturels du texte, dans une phase de l’histoire littéraire indienne marquée par les débats sur la notion de réalisme (section 1). La première partie de l’article traite de l’œuvre la plus abstraite de Vaid (Dūsrā na koī) et oppose à la lecture qui en est souvent faite comme plagiat du ressassement beckettien une lecture fondée sur les traits stylistiques majeurs (comparaison, modalisation, dispositifs variés de décentrement) et l’intertexte, mettant en évidence le lien avec la tradition esthétique classique et la dévotion mystique (section 2). La deuxième partie présente la genèse de ce style à travers l’analyse du grand roman sur la Partition (Guzrā huā zamānā) et sa portée dans la réflexion sur les violences communautaires, analysant les rapports entre identités fluides et poly-appartenance, folie et ironie, humour et scepticisme, effets concourant à la déconstruction de l’univers de la vérité absolue avec ses identités tranchées (section 3).