11 octobre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Alice Thorner, « Le travail dans la vie des femmes des quartiers populaires de Bombay », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.25498
Les femmes qui habitent les quartiers ouvriers de Bombay s’occupent en premier lieu de leurs familles. Seule une minorité parmi elles exercent un travail qui rapporte de l’argent. Ce sont surtout les femmes mariées ou veuves de trente-cinq ans ou plus, nées à la campagne et analphabètes, que l’on trouve dans la population active. Presque tous leurs emplois sont mal rémunérés et sans sécurité. Elles font, pour exemple, le ménage chez des particuliers, la préparation et le service des repas chez elles, de la fabrication à domicile, le balayage des rues, la toute petite vente, les tournées de chiffonnière. Seule une poignée d’entre elles restent ouvrières dans les usines, qui employaient beaucoup de femmes dans la première moitié du siècle. Leurs filles, élevées en ville, ont été envoyées à l’école. Ni elles ni leurs parents ne veulent qu’elles poursuivent les mêmes métiers manuels que leurs mères. Celles qui sont passées par les classes du secondaire ont tendance à s’identifier en tant que chômeuses.Ces constats ressortent d’une enquête menée à Bombay dans quatre quartiers ouvriers dans les années 1980 au moyen de consultations locales, de recensement et d’entretiens prolongés.