9 septembre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Gilles Tarabout et al., « Les (petites) vertus de la farce », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.25813
Le kaṇṇyār kaḷi, suite de parodies que l’on trouve dans le district de Palghat, est étudié ici à partir d’une représentation organisée dans un cadre rituel par des Nayar (caste de haut statut). Ceux-ci se déguisent pour incarner divers personnages qui sont autant de représentants archétypaux de castes de bas statut ou de tribus des montagnes. Le spectacle valorise une image traditionnelle de la société, marquée par des inégalités qui se font écho les unes les autres : entre hommes et femmes, parents et enfants, hautes castes et basses castes. En mettant en relation de façon contrastée ces catégories, d’une part avec des hommages rendus aux divinités, d’autre part avec la régulation ou le libre cours des passions, les farces rendent visible un imaginaire où se fondent divin, société, et émotions, et où est implicitement affirmée la position privilégiée que les Nayar s’y attribuent.