16 mars 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Charles Malamoud, « Rite, simulacre, théâtre », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.26077
Plutôt que les composantes religieuses et les origines védiques du théâtre classique sanscrit, on se propose d’examiner ici les caractères spectaculaires et plus précisément dramatiques du rituel solennel védique. Le fil conducteur est cette formule de Louis Renou : « Le sacrifice védique se présente comme une sorte de drame ayant ses acteurs, son dialogue, ses exécutions chantées, ses intermèdes et sa péripétie. » À cette liste il faut ajouter la « scène » que pourrait être le terrain sacrificiel et la présence de spectateurs-juges. Les éléments du sacrifice (personnages, objets, moments de l’action) qui semblent pouvoir être désignés par ces termes sont l’objet d’une interrogation qui porte sur le degré de théâtralité propre à chacun d’eux, le critère de la « théâtralité », dans un spectacle, étant le simulacre et le « contrat de feintise » qui lie les acteurs au spectateurs. C’est dans la cérémonie de l’« achat du soma », avec son brusque retournement final, qu’aparaissent avec le plus de netteté et de complexité les caractères qui permettent de percevoir le rite comme une forme de drame.