16 mars 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marie Fourcade, « L’Apsara », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.26182
Nourrie au lait de l’orientalisme dans un foyer romantique où la littérature le dispute aux arts, Judith, fille du célèbre écrivain et poète Théophile Gautier et de la cantatrice milanaise, Ernesta Grisi, manifeste très tôt un goût prononcé pour l’Orient et l’Extrême-Orient. Surtout passionnée de Japon et de Chine, nombre de ses pièces de théâtre sont jouées à l’Odéon. L’Inde aussi l’inspire. En témoigne une œuvre inédite à ce jour, intitulée « L’Apsara », en référence à ces nymphes divines du paradis d’Indra dont l’une des tâches est de séduire les ascètes pour les ravir à leur chemin d’austérité. Beauté et volupté sont leurs attributs majeurs. La pièce relate les amours contrariées et tragiques de la jeune brahmane Indrani et du prince Sindia. Sur la scène de la vie, Judith fut l’Apsara d’Hugo puis de Wagner, qui tous deux la nommaient leur « Déesse ». Romancière, dramaturge, sculpteur et même marionnettiste, Judith gagna son indépendance par sa plume et sut trouver sa place au panthéon des artistes, offrant à ses lecteurs, entre autres savoureux trésors, cette Inde d’érudition et de bal masqué où se lit la filiation paternelle.