16 mars 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Richard Freeman, « Dynamics of the person in the worship and sorcery of Malabar », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.26292
Cet essai tente d’élaborer un certain nombre de propositions élémentaires concemant la construction culturelle de la personne, telles qu’elles découlent de divers modèles de culte et de possession dans le Nord du Kerala, ou Malabar. Quatre types de rites sont pris en considération, afin de fournir des données comparatives à la fois sur le culte institutionnel et sur la possession, aux deux poles de la société des castes : d’un côté, le culte populaire rendu aux divinités du teyyam et l’exorcisme de démons sont esquissés pour les castes de bas statut ; de l’autre, le culte orthodoxe des images et les rites correspondants de la sorcellerie d’exorcisme sont traités parmi les Brahmanes. La thèse soutenue dans cet article est que certaines propositions communes concernant la nature et l’interaction des personnes – à la fois humaines et divines – sont apparentes dans ce qui est affirmé et mis en acte lors de ces contextes rituels. Les personnes se révèlent à la fois multiples et morcelées dans leur constitution, et donc dynamiques et fluides dans leurs interactions, leurs élaborations, et leurs réélaborations à travers diverses métamorphoses et incorporations. La personne, en outre, varie dans sa capacité à perdurer dans ces états et à englober ou subordonner d’autres catégories d’êtres. De par sa nature, elle manifesto ainsi des dimensions complexes de pouvoir qui, de mon point de vue, laissent l’ordre social déchiré en conflits non résolus et en tensions impliquant l’ordre des castes même, héritage partiel de la formation historique de ce dernier dans le Kerala médiéval.