18 décembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Carlo Marcaccini, « Eupolis, Alcibiade et la profanation des Mystères éleusiniens », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.30002
Dans les Baptai, Eupolis se moque d’Alcibiade en le présentant comme un adepte du culte orgiastique de la déesse Kotytô. Les Kotutia sont une fête de la fertilité attestée en Sicile et en particulier à Sélinonte. Cependant, les connotations que le poète attribue à ce culte semblent compatibles avec certaines caractéristiques typiques des célébrations des Mystères. Pour cette raison, il est probable que le comédien associe Alcibiade et Kotytô pour faire allusion au scandale de la profanation des Mystères d’Éleusis, survenu en 415 av. J.-C. avant le départ de l’expédition maritime en Sicile. Cette année-là est peut-être le terminus post quem de la datation des Baptai, probablement représentés quelques années plus tard, lorsque Alcibiade revient à Athènes après son exil (408 ou 407 av. J.-C.). La pièce pourrait confirmer qu’Alcibade avait toujours une mauvaise réputation à Athènes, malgré sa réhabilitation judiciaire.