18 décembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Maxime Pierre, « La tragédie sans drame », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.30182
On a souvent reproché aux tragédies de Sénèque de ne pas être suffisamment dramatiques et, à cause de cela, d’être inadaptées à la scène. La comparaison avec le nō permet de changer cette approche et d’envisager la tragédie sans intrigue. En confrontant deux pièces apparentées par leur histoire – la Médée de Sénèque et le nō Kanawa – nous constatons qu’il s’agit dans les deux cas de spectacles fondés sur la codification de l’espace et du jeu, à l’opposé des théâtres de la représentation. Le spectacle repose non sur un drame abstrait ou sur une psychologie réaliste mais sur des structures attendues. Le nō nous permet de substituer aux scènes la notion de modules : des formes spectaculaires autonomes et typiques, caractérisées par une forte autonomie et suivant d’une pièce à l’autre un enchaînement codifié.