12 novembre 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Véronique Dasen et al., « Margaris ou l’amour en jeu », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.31975
L’épitaphe gravée sur une urne en marbre d’époque romaine impériale indique que la défunte était Margaris, l’esclave de Marcus Allius Herma. Sous l’inscription, un couple est représenté en train de s’adonner au jeu de plateau des latroncules. L’article interroge l’articulation entre le discours épigraphique et la métaphore militaire des latroncules qui construit un discours visuel sur l’amour comme conquête et la séduction comme « jeu » stratégique. Elle met aussi en scène le dynamisme d’une relation particulièrement forte fondée sur le plaisir et la réciprocité que met en image la pratique ludique. L’action en cours remet en question l’inégalité sociale des joueurs. Elle éclaire de façon originale la part active de la femme qui contraste avec la différence de statuts transmise par l’inscription. L’espace liminaire qui caractérise la pratique ludique crée aussi un entre-deux où interagissent monde des vivants et monde des morts. La scène pourrait transmettre l’espoir que la complicité exceptionnelle de ce couple ne cessera pas avec la mort.