8 novembre 2018
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Pierre Ellinger, « Le sceptre d’Agamemnon à Chéronée : Pausanias et la justice dans l’histoire », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.4743
À la fin de son livre sur la Béotie, Pausanias le Périégète a donné une place insolite et difficilement comprise au sceptre d’Agamemnon, retrouvé à Chéronée sur la frontière du pays, et considéré localement comme un dieu. On replacera ici le sceptre confié par Zeus à Pélops et à ses descendants dans le contexte de la description de Chéronée et celle-ci dans le contexte et la pensée de l’œuvre. Se découvrent alors les jeux de correspondances et les coïncidences curieuses repérées par Pausanias entre les destins de Pélops et de Philippe, entre les lieux des grands affrontements pour la domination en Grèce, entre les trahisons et leurs châtiments divins, ainsi qu’entre des épisodes clefs de la lutte pour la souveraineté divine. Ce qui conduit à se demander si, à la manière des rituels de justice des « stèles de confession » contemporaines de sa patrie lydienne, Pausanias n’a pas voulu lui-même, à Chéronée, en ce lieu du « début des maux », ériger un sceptre sur l’histoire grecque.