8 novembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Irene Leonardis, « Ἄλλος οὗτος ῾Ηρακλῆς », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.4755
L’article, en revenant sur le thème très disputé de la prétendue « théologie tripartite », relève que, dans le sillage de Mucius Scevola, Varron prenait en compte les traditionnels discours sur les dieux (la théologie mythice, celle physice et celle politice) pour en proposer, dans les Antiquitates rerum divinarum, une synthèse spécifiquement romaine, qu'il avait volontairement choisie de nommer en latin : theologia civilis. Probablement avant de systématiser cette théorie dans l’écrit philosophico-antiquaire, il avait déjà réfléchi sur les limites des trois théologies en les mettant en scène dans une satire Ménippée sur le problème de l’identité d’Hercule et Mars : Ἄλλος οὗτος ῾Ηρακλῆς. Sur ce sujet l’auteur prouvait le substantiel accord entre tradition rituelle (des pontifes et des Salii) et spéculation philosophique. Par ailleurs, la satire semble souligner l’incapacité du peuple de se passer des récits mythiques, en révélant que, d’après l’auteur, pour rétablir dans la société la foi en les dieux de la religion romaine, il était indispensable de garder des éléments de la théologie mythice dans la nouvelle theologia civilis.