Chapitre 7. L’Aurignacien de l’abri Pataud niveaux 6 à 14

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Le schéma de variabilité de l’outillage est dominé au Paléolithique supérieur par des styles de fabrication très circonscrits dans le temps et dans l’espace, alors que le Paléolithique moyen est caractérisé par des constellations d’attributs variées et des fréquences d’outils se répétant sans grand changement sur de longues périodes. L’étude de l’outillage de l’Aurignacien a été menée afin de déterminer à quel point l’industrie du Paléolithique supérieur montre une véritable variabilité « stylistique ». Le matériel archéologique des niveaux 14 à 6 ainsi que des éboulis qui leur sont associés a permis de déterminer quatre phases de l’Aurignacien pouvant correspondre aux phases classiques du Périgord : niveau 6 post‑Aurignacien II (III/IV?) niveau 7, 8 Aurignacien II niveaux 11, 12 Aurignacien I niveaux 13, 14 Proto‑Aurignacien I (0 ?) Les changements dans l’industrie osseuse font partie des meilleurs indicateurs de changements séquentiels ou « stylistiques » pour l’Aurignacien de l’abri Pataud. Les pointes à base fendue, par exemple, n’apparaissent que dans les niveaux les plus anciens et l’utilisation à la fois de la technique de l’incision et fracture et de celle du polissage augmente dans le temps, la technique de perforation des ornements devient plus fréquente et mieux maîtrisée. Le système d’attributs utilisé est une adaptation et une extension à l’Aurignacien d’un précédent travail effectué sur l’abri appliqué aux bouts de grattoirs ordinaires, aux grattoirs aurignaciens et aux burins de toute sorte. Les tendances se dégageant de l’Aurignacien à l’abri Pataud sont l’abandon des pointes à base fendue, l’augmentation du nombre de burins (surtout des burins busqués) et la diminution de la retouche marginale aurignacienne et de l’utilisation de grandes lames épaisses. Mais la comparaison d’attributs entre les industries indique une variabilité non directionnelle et irrégulière. En ce qui concerne l’art, la tradition aurignacienne est fondamentalement différente de la tradition périgordienne dans la mesure où une variation « stylistique » apparaît dans le matériel lithique.

The pattern of lithic variability in much of the Upper Palaeolithic is dominated by “styles” of artifact manufacture that are highly restricted In time and space, whereas the Middle Palaeolithic is characterized by varying constellations of attribute or artifact frequencies that are repeated with little variation over long time periods. The study of the Aurignacian assemblages from the abri Pataud was designed to determine to what extent these initial Upper Palaeolithic industries exhibit true “stylistic” variability. Four Aurignacian phases are represented by the archaeological materials from the Levels 14 to 6 and associated éboulis deposits. They may be correlated as follows with the classic stages of the Périgord : Level 6 After Aurignacian II (III/IV ?) Levels 7, 8 Aurignacian II Levels 11, 12 Aurignacian I Levels 13,14 Before Aurignacian I (0 ?) Changes in the organic industry are among the best indicators of sequential or ’‘stylistic” change in the Pataud Aurignacian. For example, split‑base points appear only in the early levels, the use of both the groove‑and‑splinter technique and extensive smoothing and polishing increases through time, and the technology of perforating ornaments becomes increasingly skilled. The attribute system used here is an extension and adaptation to Aurignacian materials of earlier work at the abri Pataud. The tool classes examined are ordinary end‑scrapers, Aurignacian scrapers, and burins of all kinds. Chronological trends whithin the Pataud Aurignacian include the move away from split‑base points, the increase in the frequency of burins (especially busked burins), and the decrease in Aurignacian marginal retouch and the use of large thick blades. However, most interassemblage attribute comparisons indicate oscillating or nondirectional variability. As represented at the abri Pataud, the Aurignacian tradition is fundamentally different from the Perigordian tradition in the degree to which “stylistic” variability is reflected in lithic materials.

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