16 novembre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Pierre‑Roland Giot et al., « Chapitre 2. Caractérisation pétrographique des céramiques bretonnes », Éditions de la Maison des sciences de l’homme, ID : 10.4000/books.editionsmsh.41948
Les poteries grossières, à abondantes inclusions dérivées des roches du socle armoricain, sont un objet de choix pour l’analyse pétrographique. Les lames minces, complétées par d’autres méthodes selon les cas, sont très informatives. La poterie de Landéan (Ille‑et‑Vilaine) est prise comme exemple de poterie confectionnée avec une argile sédimentaire, mais ainsi dégraissée. Le groupe de poteries faites avec des argiles plio‑pléistocènes à spiculés d’éponges siliceuses, d’aspect très caractéristique, montre tout autour du massif Armoricain des variations dans les ajouts, illustrées par les ateliers de St‑Jean‑la‑Poterie et de Malansac (Morbihan), ou des exemples plus limités à Corseul (Côtes‑d’Armor) et Landerneau (Finistère). Les ateliers de Chartres‑de‑Bretagne, pauvres en spicules car utilisant des argiles pliocènes et des argiles d’altération, livrent plutôt des grains roulés alluvionnaires. Les poteries confectionnées avec des argiles d’altération du socle cristallin, dégraissées avec des roches acides, sont d’autant mieux identifiables qu’on y trouve des fragments de roche et non pas seulement des grains minéraux isolés. Quelques ateliers carolingiens ont été pris comme exemples. Les poteries dérivant des matériaux de roches cristallines basiques (argiles et inclusions) offrent les plus belles possibilités de caractérisation, comme le montrent les ateliers gravitant autour de La Poterie Lamballe et de Pabu‑Guingamp (Côtes‑d’Armor).