9 mars 2023
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Carole Fritz, « Chapitre 2. Méthode et expérimentation », Éditions de la Maison des sciences de l’homme, ID : 10.4000/books.editionsmsh.45415
C’est une première approche des objets archéologiques qui a permis de soulever des questions sur la genèse des gravures. Pour tenter de répondre à ces interrogations, est posée comme hypothèse de travail la possibilité de reproduire les tracés paléolithiques par le biais de l’expérimentation. C’est également grâce aux observations à fort grossissement et donc au microscope électronique à balayage (MEB) que l’on peut proposer une interprétation dynamique des gestes exécutés. Avant d’entreprendre toute expérimentation, une étude de la structure des matériaux est conduite afin de mieux comprendre les interactions mécaniques entre les surfaces osseuses et les outils de silex ; l’interprétation des faits rencontrés devient alors plus aisée. Les expérimentations se sont déroulées sur des échantillons actuels de matière osseuse représentatifs de la diversité des supports de l’art mobilier paléolithique (os d’oiseau, bœuf, bois de renne...). Exécuté dans des conditions connues et contrôlées, ce travail a abouti à la création d’un corpus de stigmates microscopiques constituant une banque de données pour l’étude des œuvres originales. Le champ d’analyse s’étend alors à toute microtrace produite par l’outil dans la matière. La confrontation des données expérimentales et des observations microscopiques fait apparaître le trait gravé comme une succession d’événements engendrés par l’outil et fidèlement enregistrés à la surface des supports. Grâce à un lexique spécifique, il est alors possible de caractériser les phénomènes rencontrés depuis le premier impact de l’outil jusqu’au dernier geste du graveur.