15 juin 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Maria Couroucli, « Bergers, héros et élites », École française d’Athènes, ID : 10.4000/books.efa.7412
La figure du berger dans les Balkans est traditionnellement associée au passé national et plus précisément aux mythes d’origine de chacun des peuples devenus États-nations après la chute de l’Empire ottoman. Or, les travaux récents de géographie et d’ethnologie tendent à montrer que le pastoralisme balkanique a été un phénomène complexe relevant de différents types d’organisation sociale dont on commence à percevoir les évolutions historiques et démographiques. En effet, si le lien entre élevage et commerce est bien établi pour la plus grande partie de ces populations de montagne, on a du mal à obtenir une vue d’ensemble pour pouvoir dessiner les grands traits de l’économie de la montagne en relation avec les mouvements migratoires de ces « bergers » vers les grands villes de l’Europe centrale et balkanique. Wace et Thompson (1914) puis Ancel (1930) avaient commencé un travail de synthèse que les historiens locaux, soucieux de se maintenir à l’intérieur des différentes frontières nationales, n’ont jamais repris. Il s’agit donc ici, à travers l’exemple grec, de revisiter la catégorie du berger balkanique, et d’examiner ses rapports mouvants avec l’idéologie nationale et la société urbaine contemporaine.