15 juin 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Konstantinos Yannakopoulos, « Notions du politique et altérité sexuelle », École française d’Athènes, ID : 10.4000/books.efa.7527
La contribution concerne l’homophobie et/ou l’hétérosexisme dans la société grecque actuelle. Par ces termes on n’entend pas uniquement la manière dont l’altérité est construite en relation avec un comportement perçu comme déviant. À partir de la construction d’une altérité (homo) sexuelle, il s’agit d’examiner comment la sexualité structure les notions des droits de l’homme, de la grécité, du citoyen grec et européen. Dans cette perspective, on analyse le discours (ou l’absence de discours, le silence) des partis politiques, de l’Église, des médias, mais aussi des groupes politiques homosexuels. Cette analyse se fonde sur l’affaire de l’arrestation par la police de cinq personnes dans un club « gay » au mois du février 2003. Cette intervention des forces de police, les événements qui l’ont suivie et les discours qu’elle a suscités sont parfaitement évocateurs de la manière dont une altérité sexuelle est construite à partir de la dichotomie entre public/privé et/ou politique/personnel. Du fait que les personnes arrêtées ont été condamnées (surtout par « le dispositif judiciaire » des médias) à la mort sociale – mais aussi physique puisque l’un des détenus s’est suicidé –, cette altérité paraît se situer aux limites de l’humain, d’une « vie nue » qui, placée dans un « état d’exception », est privée des droits de citoyen.