Le Constitutum Constantini et l’impérialisation de l’église romaine

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20 juin 2022

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Ioan Mureşan Dan, « Le Constitutum Constantini et l’impérialisation de l’église romaine », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.37370


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La présente étude se propose de contribuer à la question de l’impérialisation de l’Église romaine à travers une analyse à nouveaux frais du contenu idéologique du Constitutum Constantini, document que E. Kantorowicz plaçait à l’origine de ce processus historique. Un panorama de l’historiographie consacrée au Constitutum Constantini permet de dégager six modèles interprétatifs en concurrence qui situent la genèse du document entre 750 et 850. Sans pour autant en ajouter un septième, cet article propose une relecture du document comme un type spécial d’acte performatif, qui historicise un modèle ecclésiologique sous l’apparence d’un document juridique impérial. Tout en reconnaissant ainsi les structures narratives qu’il contient, cela permet d’avancer que le Constitutum Constantini reste, malgré les affirmations contraires, un manifeste théologico-politique de réelle importance. Il est fondé sur une économie de la gloire qui relie sa conception trinitaire à la potestas et dicio de l’évêque de Rome. Le document s’organise autour du concept central de summus pontifex et papa universalis, qui renverse la domination religieuse des prêtres du Capitole (identifiés avec les flamines maiores, et surtout le flamine de Jupiter) et se voit attribuer pour cela de la part de l’empereur Constantin (i.e. le pontifex maximus), nouvellement baptisé, la dimension religieuse de son autorité, symbolisée par le pontificalis apex. C’est donc ce transfert politico-religieux qui fonde essentiellement l’imitatio imperii, thème crucial que l’auteur du Constitutum emprunte à Cassiodore. Ce constat permet enfin de faire ressortir l’importance de l’idée de papa universalis, avancée par l’auteur anonyme en désaccord implicite avec l’interdit formel par le pape Grégoire le Grand de ce titre dans la pratique pontificale. Il en ressort que l’impérialisation de la papauté s’opère concomitamment avec la pontificalisation et l’universalisation de l’Église romaine.

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