Les « statues parlantes » de césar et brutus à Rome

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28 juillet 2022

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Emmanuelle Rosso, « Les « statues parlantes » de césar et brutus à Rome », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.40590


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La pratique romaine des libelles et graffiti affichés ou gravés sur des bases de statues, utilisés comme supports de la contestation politique, est analysée ici à partir du cas exceptionnellement bien documenté du destin des statues de César et Brutus dans l’Vrbs en 45-44 av. J.-C. La propagande anti-césarienne s’exprima notamment par le biais de parodies de dédicaces, d’apostrophes, mais aussi par la manipulation d’insignes du pouvoir ; dans le cas de César, la contestation prit pour cibles certains honneurs statuaires jugés excessifs (les statues iuxta deos et inter reges) dont elle détourna le sens dans le but de présenter le dictateur comme aspirant à la royauté : ainsi ses statues furent régulièrement couronnées. Dans le cas de Brutus, le jeu s’établit sur fond de propagande gentilice et s’appuya sur une mise en regard « dramatisante » des statues du premier consul de la République, qui avait chassé les Tarquins de Rome, et de celles de son descendant ; les libelles appelaient alors le « nouveau » Brutus à sortir de son inertie pour rejouer l’acte libérateur de son illustre ancêtre en tuant César. Toutes ces effigies prirent vie, devenant de véritables substituts des acteurs politiques ; dans cette guerre des images mettant en œuvre un dispositif énonciatif complexe, les « paroles secondes » ou les attributs conférés aux effigies prétendaient révéler sur le mode de la provocation une double usurpation d’identité, celle du faux libérateur et celle de l’aspirant roi. Au cœur du projet même des césaricides, les statues des principaux protagonistes n’ont donc pas joué les seconds rôles.

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