21 septembre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Herbert de la Portbarré-Viard Gaëlle, « Penser le problème de la présence des images peintes dans les églises chrétiennes en termes de droit au début du Ve siècle », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.40982
Au début du Ve siècle de notre ère, époque où la question de la légitimité et de l’opportunité des images peintes dans les édifices du culte chrétien n’est absolument pas réglée et où aucune législation définitive ne semble s’imposer, un long passage du carmen 27 de Paulin de Nole contient une extraordinaire réflexion sur les utilisations et les fonctions pédagogiques et spirituelles des images. Dans ce poème écrit en 403, Paulin, aristocrate bordelais converti à l’ascétisme, venu s’installer en 395 dans le complexe basilical surgi autour du tombeau de Félix de Nole en Campanie, tente de justifier aux yeux de destinataires multiples la présence du programme iconographique, vétéro et néo-testamentaire, qu’il a commandité et fait exécuter sur les murs des deux églises du saint. En partant d’une analyse de ce texte et en recherchant ses sources éventuelles, nous tenterons de mettre en évidence son importance fondamentale pour la pensée chrétienne, dans la mesure où il instaure un dialogue avec une pluralité de domaines, juridique, sociologique, anthropologique et culturel, tout en ouvrant une période nouvelle de l’histoire de l’art, celles des grands cycles figurés présents sur les murs des églises, de l’Antiquité tardive à l’époque médiévale.