30 avril 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Julien Dubouloz, « Gouverner l’empire, se gouverner soi-même : réflexions sur la notion de maiestas dans la littérature de la République et du Principat », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.4902
Les magistrats romains sont-ils les représentants de Rome jusque dans leurs comportements privés ? L’article a pour objectif d’étudier la place accordée au gouvernement de soi dans la qualification des magistrats et sénateurs à gouverner l’empire. L’étude prend pour point de départ une anecdote au centre de la Controverse 9.2 de Sénèque le père, à propos de L. Flamininus (cos. 192 a. n. è.), ses différentes versions et les textes qui peuvent en être rapprochés (chez Cicéron et Tacite, surtout). Il apparaît que la question du comportement privé des magistrats occupe déjà une place dans le procès de repetundis de la République, mais qu’elle constitue surtout un enjeu sous le Principat : c’est la majesté de Rome qui est mise en danger par le comportement personnel de ses représentants. De ce fait, l’ethos personnel, composante essentielle dans la définition de l’aristocratie romaine de gouvernement, devient aussi un instrument du contrôle exercé sur la classe dirigeante par l’empereur, mais aussi par elle-même, de manière intériorisée.