16 juin 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Christian Rico et al., « Le marché des métaux à l’époque romaine. Acteurs privés et publics », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.8132
À la fin de la République et sous le Haut-Empire, les métaux hispaniques, nobles et vils, dominèrent les échanges méditerranéens. Si la circulation de l’or et de l’argent a laissé peu de traces, il en va tout autrement pour deux autres métaux : d’une part, le plomb de Carthago Noua et, plus globalement, du Sud-Est de la péninsule Ibérique, suivi puis remplacé, au début de l’époque impériale, par le plomb de la cordillère andalouse de la Sierra Morena, et d’autre part, le cuivre de cette dernière région et surtout celui de la Ceinture pyritique, dans le Sud-Ouest de l’Ibérie. Cette contribution a pour objectif de faire le point sur les conditions dans lesquelles s’est constitué un véritable marché pour les métaux hispaniques au travers, principalement, des acteurs qui l’ont animé, représentés sur l’épigraphie des objets mêmes du commerce, les lingots. Nombreux, ils étaient sans doute aussi organisés. La documentation ne permet pas de dire comment producteurs et commerçants étaient en contact, comment ils faisaient affaire. Pour l’heure elle ne laisse pas voir de réseaux spécifiques et spécialisés de distribution des métaux. Mais dans ce marché des métaux hispaniques, on discerne le rôle central qu’ont pu jouer certaines places, Carthago Noua pour la diffusion du plomb à l’époque républicaine, Gades et Hispalis à l’époque impériale, pour le plomb et le cuivre. Celles-ci furent de véritables plaques tournantes de tout ce qui se produisait dans le sud de la péninsule Ibérique, et donc des métaux. C’est là que convergeaient et faisaient affaire commerçants, intermédiaires, grossistes et même représentants de l’administration impériale. Au début de l’Empire, ce sont là les véritables lieux du marché des métaux.